[Journal] Kyeme

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J'ai mal à la tête. Ce bruit est insupportable et quand j'essaye de penser à ce qui m'est arrivé la douleur explose...

Si j'ai bien compris je suis mort. Et on m'a fait revivre, sans me demander mon avis et me traitant d'élu. Elu pour quoi ? pour mourir une seconde fois !?

Le vacarme rempli l'espace et m'empêche de réfléchir. Mes souvenirs sont flous, et je n'arrive même pas à me souvenir de ma... ah ma tête !... ma 'mort'.

Essayons de remettre ça dans l'ordre. Je me souviens des forêts, des animaux, du calme et de la paix, et des notes douces et apaisantes - la musique de l'âme si chère aux Kelaris. Et je viens de sortir d'une cuve entourée de machines et de techniciens, ceux ci ayant l'air content d'eux mais distants et affairés, ils m'ont a peine ausculté et annoncé que je revenais des morts qu'une autre cuve s'ouvre et qu'ils s'éloignent.

Ensuite le bruit des explosions, du tonnerre et de la terre révoltée s'est imposé à moi, sans plus m'épargner depuis. La musique s'est transformée en cacophonie, le monde hurle sa haine et l'univers déverse un flot de bruit parasite. Difficile d'aligner deux pensées. Mais déjà je divague...

Une autre cuve s'ouvre et un autre Kelari en sort. Même manège des techniciens, un autre 'élu'. Puis un autre... Tous ont l'air désorientés mais les techniciens me présentent à l'un d'entre eux comme s'ils avaient l'air de dire qu'on s'entendrait. 'Xel' a l'air désemparé, de ne pas savoir où il est et de ne pas comprendre pourquoi on ne l'a pas laissé, mais de se souvenir de sa mort. Moi non et rien que de tenter d'y penser me fait mal, alors j'essaye de focaliser mon esprit.
Ma curiosité naturelle se réveille et je regarde autour, observant les machines et d'étranges images qui répondent à mes questions. Regulos, un destructeur de monde, une machine à voyager dans le temps !? quelle étrange idée, répugnante. Autant que de faire revivre les morts.

Le bruit diminue un instant, et dans un court moment de répit j'entends quelques notes. Un flash, un souvenir d'un jeu d'enfant à se transformer en renard... malheureusement la musique disparait, couverte par le vacarme qui revient. Impossible de se concentrer mais moi et mon compagnon avons eu ce même réflexe et sommes resté quelques secondes sous la forme d'animal.

Les techniciens nous envoient dehors de quelques gestes agacés pour faire de la place, nous disent d'aller aider les autres à retrouver cette machine pour nous renvoyer dans le passé et tenter de changer les choses. J'ai peur que le bruit s'intensifie et de me rapprocher de l'extérieur mais la curiosité et l'espoir qu'on peut lire dans les yeux de quelques personnes me convainc d'entrainer Xel voir ce qui se passe.

Dehors je reste figé devant l'Enfer. La Fin du Monde.

Des cadavres assaillent les vivants pour tenter de les dévorer; ça crie, ça hurle dans tous les sens et j'ai du mal à me concentrer mais on nous demande d'aider à endiguer le flot pour tenter de secourir les rares survivants. On pourrait croire que le monde se révolte contre notre résurrection en relevant les morts contre nous.

Pas après pas, nous avons rejoint un petit poste avec quelques représentants des Kelaris, des Eths et des Bahmis. Nous nous approchons de la prêtresse Kelari et discutons un peu... sa proximité et un bref contact réveillent la musique en moi, assourdie mais audible.

Je me souviens encore... les fées.
Je chante une musique de l'âme, la forêt et ses ombrages, les ruisseaux et la fraicheur. Et une fée répond à l'appel ! Aussi incroyable que ça paraisse dans cet fin du monde dévastée elle me rejoint et j'entends son âme se réjouir. Kel à l'air étonné et n'entends toujours pas la musique mais je sert d'interprète, elle se présente à nous sous le nom d'An'ya.

Alors que nous dissertons sur la fin du monde, un Bahmi étrange se présente à nous et se met à danser, étrange tentative pour nous réchauffer le cœur. Kel à l'air de prendre peur et va se réfugier dans une ruine. Je le suis et la fatigue nous rattrape. L'esprit vagabonde et commence à ignorer le bruit, nous offrant quelque repos.

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Xel à l'air toujours un peu perdu, et qu'un indélicat l'ai traité de brute avec une épée n'a pas arrangé les choses. Mais je le motive un peu et nous avançons au delà du pont pour découvrir les sources d'alimentation de cette machine à remonter le temps et d'un immense canon qui sert à sa défense.

Les corps réanimés et contrôlés par des âmes perdues sous la coupe de 'Regulos' entourent la zone mais elles nous servent à récupérer quelques énergies pour faire fonctionner les machines. Des armes qui absorbent les âmes pour en faire de l'énergie... Pas étonnant que ça soit la fin du monde.

Puis dans cet enfer de bruit nous partons à l'assaut du haut de la colline où est perchée cette machine censée nous ramener en arrière, escortés d'un golem mécanique géant qui dissémine à lui seul les groupes ennemis empêchant les élus d'arriver à leur fin. Une énorme Faille s'ouvre avant qu'on arrive en haut et les renégats nous encouragent à avancer...

...Je viens de réaliser que ceux qui nous aident, nous les 'élus', à rejoindre cette machine à revenir dans le temps vont rester ici... Le dernier jour du monde, les forces de 'Regulos' se font de plus en plus pressantes et entourent le dernier bastion, et ils nous aident sachant qu'ils n'ont aucun espoir autre qu'un nouveau passé dans lequel ça n'arrive pas - et donc de ne plus exister...

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J'ai repris mes esprits, il ne sert à rien de rester là. Et ce bruit de fond qui me vrille l'esprit depuis que la faille est apparu me pousse à fuir quel qu'en soient les conséquences. Xel m'accompagne vers ce portail qui s'est ouvert et duquel surgissent de nouvelles marionnettes de Regulos. Les forces réunies autour de la machine tiennent encore et viennent à bout de cette vague même si la lassitude est peinte sur les visages.

Quand le grand drake noir apparait, les murmures de fatigue se font cris : Regulos. Le capitaine nous hurle de foncer dans la machine le temps qu'elle retienne le démon et je n'ai plus d'autre pensée que de suivre, incapable de faire le tri dans cette orgie de bruit que mon... mes âmes subissent.

Nous fonçons donc.

Et soudain... le CALME. Intense. Le vide de l'esprit après la tempête, le repos qui surgit sans qu'on s'y attende et qui pèse tant sur l'âme qu'on n'a plus qu'un désir, celui de s'allonger et de ne plus penser.

Nous avons fait l'effort d'avancer jusqu'à un bâtiment creusé à même la falaise à l'abri des explosions venants d'on ne sais où avant de succomber.