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[BG] Malkarsh , le loup du champ de pierre

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[BG] Malkarsh , le loup du champ de pierre Empty [BG] Malkarsh , le loup du champ de pierre

Message  Malkarsh Jeu 15 Sep - 10:05

Le jour se lève, les rayons rasants effleurent les hauts pics leur conférant une teinte sanglante.
La neige tombe doucement portée par le vent du nord.



Je sors sur sur le perron, laissant derrière moi la maison silencieuse et endormie. Sur l'escalier, en bras de chemise et en pantalon de cuir, j'inspire profondément savourant les odeurs :la résine d'un épineux, l'odeur de rose... parfum de ma compagne imprégnant encore ma peau.
Une senteur plus musquée me fait brusquement tourner la tête. Je vois le renard des neiges qui me fixe, figé par mon regard. Je lui lance une branche le faisant détaler ; je n'ai pas envie de chasser, l'instinct du prédateur est encore jugulable, l'appel de la traque n'est pas encore impérieux.


Je descends vers la rivière.Seul le léger crissement de la neige sous mes pas brise le silence de l'aube. Le cours d'eau est pris sous une épaisse gangue de glace. Je la brise d'un coup sec , m'aspergeant le visage du liquide glacial.La morsure de l'eau semble brûlante .
Répondant à une impulsion subite, je plonge mon visage dans l'onde claire.



Le contact est comme une gifle... je me rappelle...



Il est tôt mais mes bras sont déjà lourds, mes épaules douloureuses, mon souffle rauque.. la transpiration me brûle les yeux.
Face à moi, mon père fait tourbillonner son marteau avec désinvolture.

« Fils, ne baisse pas ta garde... Ressens le marteau, le froid
Fixes toi un seul but... écraser ton adversaire »

Un arc foudroyant... le marteau s'abat, l'adolescent que je suis lève péniblement son arme en une défense dérisoire. Le choc me balaye, m'envoyant deux mètres plus loin dans la neige. La voix dure et rocailleuse de mon père m’aiguillonne :

« Fils, pas ainsi. Soit vif comme le guépard des neiges, fort comme l'ours. Survole le combat avec la sagacité de l'aigle. Là tu n'es qu'un chiot »

La déception dans le regard de mon père me blesse plus que les plaies marquant mon corps.
Il charge comme un taureau furieux, marteau levé.
Comment fait il pour se déplacer si vite malgré son poids ?

« Alors le chiot !!!
Seras tu la honte de notre famille ? Un faible ? » rugit il.

Je parviens, dans un sursaut de volonté, à bloquer son attaque. Un bref instant nous luttons à armes égales ; du moins je le crois, avant de sentir son genoux s’écraser sur mon entrejambe...me laissant plié en deux au sol pleurant de douleur.

« Pleurniches le chiot !! je vais aller entraîner ton cousin, lui au moins sait se battre. Il ne gémit pas, il est fort comme un ours !! »

Ses railleries me font mal... Une rage glacée étreint mon cœur, dévore mes entrailles.
Les gémissements se muent en grondements.

« Je ne suis pas un chiot... je suis un ...loup ? »
D'où me vient cette idée, je n'en sais rien.... je m'en moque. Mais le loup sais trancher les jarrets de plus gros que lui avant d’égorger la proie
Je hurle ma colère,ma frustration , ma haine en un cri si semblable à celui du grand loup des montagnes.
Mon marteau s'abat,il est contré sans grande difficulté mais sous l'impact violent des armes des étincelles jaillissent.

L'ours recule..

Je frappe encore et encore ,ignorant la fatigue porté par ma rage . Ma proie m’échappe.
Je tends ma main dans un geste instinctif , je veux sentir sa vie ...l'arracher de son corps
Me délecter des affres de son agonie...ressentir sa peur.

L'ours hurle...ma vue se brouille

La masse de mon père me cueille en pleine mâchoire ,pulvérisant les os...envoyant ma tête frapper la glace qui cède sous le choc,plongeant mon visage dans l'onde
J'entends de très loin le cri de surprise de mon cousin, les vociférations de mon père qui promet de de tuer ce chiot indigne de son clan.
Une voix de femme ,sèche ,plus dure que la glace des pics éternels ,résonne dans l'air matinal ,ordonnant à mon père d’arrêter


Je sombre dans les ténèbres accueillantes de l'inconscience.

Malkarsh

Messages : 6
Date d'inscription : 19/07/2011

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[BG] Malkarsh , le loup du champ de pierre Empty Re: [BG] Malkarsh , le loup du champ de pierre

Message  Malkarsh Sam 17 Sep - 13:50

Dehors le vent souffle, annonçant par sa douceur le futur printemps et la fonte des neiges , Dans la pénombre de la hutte ,j’étais allonge sur ma paillasse ,mon menton posé sur mes mains contemplant le paysage à travers l'étroite fenêtre. Ses doigts massaient longuement mon dos,elle était assise sur mes reins. Ses mains étonnement fortes pétrissaient mes muscles,chassant toute tension,
Je riais légèrement ce qui me valut une verte réprimande de sa part
J'étais jeune,débordant de fougue ,de vitalité et le premier contact que j'avais avec une femme en dehors de ma famille c’était elle. Mon humeur s'assombrit,devais je seulement la considérer comme une femme ou bien une légende ?

La douleur de la pointe métallique pénétrant ma chair me sortit de mes rêveries:elle venait de commencer. Jouant des aiguilles ,de ses lames:taillant ma peau déposant les pigments ,les encres et diverses substances dont j'ignorai tout. Je supportais mon calvaire stoïquement ,de toute façon je n'avais pas mon mot à dire. Elle avait sauvé ma vie de l'ire de mon père ,conformément à nos usages je devais lui obéir jusqu’à 'à ce qu'elle me rende ma liberté

« Détends toi un peu
Je ne peux pas travailler de façon satisfaisante quand tu te contractes ainsi
Récites moi les racines dont on peut extraire une décoction curative »
Je commençais à égrainer la longue litanie des plantes, la façon de les cueillir,de les conserver ainsi que les dosages. Tel le plus intransigeant des maîtres elle me reprenait à la moindre hésitation tout en œuvrant sur mon dos.



Cela faisait déjà presque 4 ans que je m’étais réveille sur cette paillasse ,dans l'ambiance enfumée de la hutte, la tête vibrant d'une douleur sourde ; héritage de ma mâchoire fracturée.
Ses premiers mots marquèrent mon esprit au fer rouge :

«  Tiens ,tu es enfin réveillé
N'essayes pas de de parler:ta mâchoire est brisée ,cotes fêlées et probablement un poumon perforé.
Angus n'y est pas allé de main morte !!
Tu as la Vie chevillé au corps mon garçon, même ton bovin de cousin serait mort sous un tel déluge de coups .
Afin de clarifier tout doute ,je suis la Ghède et tu es à moi aussi longtemps que je le souhaiterai.
Je disposerai de ta vie selon ma volonté...pour l'instant guérit »

La ghède ,ce simple nom faisait frémir le plus courageux des montagnards. La terreur des enfants,une des pires légendes des montagnes . Héritage d'une époque oubliée où les hommes craignaient la nuit et les choses innommables y demeurant.
Je distinguais à peine sa silhouette dans la pénombre ,abruti par un quelconque philtre antalgique.


Un an déjà, mon opinion sur cette vieille femme avait évolué. Son apparence était , il est vrai ,dérangeante : une petite taille , marchant en boitant, la cataracte lui prenant les yeux et une voix aussi froide que les rigueurs de nos hivers. Elle semblait à mes yeux aussi ancienne et dure que nos montagnes.
Après ma convalescence , elle me fit réaliser les innombrables taches que nous imposait notre vie à l’écart de la communauté:corvée de bois, réparer le toit , chasser puis fumer la viande,traiter les peaux et bien d'autres choses encore. Chaque soir je m’écroulais sur ma paillasse malgré la vigueur de ma jeunesse, m'interrogeant sur la nature de la légende qui travaillait en silence tout le jour à mes cotés.

Au fil des semaines,notre relation changea ,nos heures de labeurs devinrent moments d’échanges:noms de plantes , essences des arbres et leur propriétés. Elle m'offrait un monde nouveau, plus vaste.
Un soir elle me tendit un objet de forme vaguement rectangulaire et plutôt lourd pour sa taille. Je le pris sentant sous mes doigts le contact souple d'un cuir fin,je lui adressais un regard interrogatif.

« C'est un livre espèce de montagnard mal dégrossi !! »
« Un quoi ? »

En soupirant elle ouvrit l'ouvrage et je fus émerveillé devant la finesse ,la minutie des dessins :je reconnaissais sans peine la majorité des plantes de nos montagnes et bien d'autres inconnues. Les étranges symboles alignés me laissèrent par contre plus que perplexe.

« Je vais t'enseigner la lecture et l'écriture…
Ma vue baisse alors tu vas apprendre puis me faire la lecture tous les soirs. »

« Apprendre à lire ? Une perte de temps !!!
je sais déjà tout ce qu'il me faut pour vivre dans ces montagnes et grâce à vous plus que que la majorité des gens du clan »

Le regard qu'elle me lança me figeât sur place,redonnant vie aux incroyables rumeurs circulants sur cette femme à la veillée autour du feu .

« Tu vas apprendre et tu me liras tout ce que je te demanderais .Si je te l'ordonne tu me liras ces textes jusqu'à les connaître par cœur!!»


L’année qui suivit fut un tournant de ma vie, j’étais plus libre avec elle que je ne l'avais jamais été au sein de mon clan. Je me levai à l'aube ,courant la montagne fortifiant mon corps et développant mon esprit. C'est à cette période que je trouvais « œil de nuit » qui allait devenir mon inséparable compagnon. J'avais gagné en taille ,force et endurance . Mais surtout les longues discussions avec la Ghede avaient ébranlé la plupart de mes certitudes : l'adolescent obtus avait fait place à un jeune homme pondéré plus ouvert que la majorité des montagnards.
Quand j'abordai la troisième année en sa compagnie ,elle fit mention pour la première fois de notre « première rencontre » . A force de recoupements je compris qu'elle me connaissait depuis bien plus longtemps que je ne l'avais cru . Le soir elle aimait à parler de tout ,sauf de mes parents. La plupart de nos discussions portaient désormais sur un sujet étrange : la valeur de la Vie et la nécessité de la Mort , mais surtout de l’équilibre entre ces deux forces primordiales commandant le monde.

Un jour elle m’annonça qu'elle allait me tatouer !!
Je me rengorgeai de fierté à la pensée de porter enfin les marques claniques.
Je fus plus que déçu quand elle m’annonça qu'elle marquerai mon dos et non comme le veut la tradition mon visage ou mon cou. Pour tous je serai donc soit un enfant soit un sans clan.

« Œil de nuit » avait atteint sa taille adulte, nous chassions ensemble dans la plus parfaite des ententes sans même avoir besoin d'un geste ou d'une parole . Nous jouions et je dois reconnaître qu'il me battait plus qu'à mon tour . La ghede nous avait longuement regardé dormir ensemble mon loup et moi de son air indéchiffrable.

Une fois à la veillée je faisais mention de son age et de sa santé qui me semblait plus fragile . Elle rit à en avoir les larmes aux yeux ,me rétorquant des mots que je ne devaient comprendre que des années plus tard :

« Un jour Malkarsh,tu dormiras aux cotes d'une femme beaucoup plus âgée que moi.
Fais moi confiance tu ne penseras guère à dormir en sa compagnie...
Age et fougue peuvent aller de concert..tu le découvriras !! »

Quand elle eut finit le tatouage qui ornait désormais la totalité de mon dos ,nous étions à quelques jours de la nuit de Samhuinn . Pour la première fois depuis des années je rêvais de ma mère . Les voix me parlèrent inlassablement d'elle,de sa beauté,de sa droiture et de son engagement.


Le lendemain la Ghede, que je considérai maintenant plus comme un membre de ma famille que comme une vieille harpie,me donna son dernier ordre avant de me rendre ma liberté.
J'avais 18 ans et j'allais me présenter aux épreuves de passage de mon clan sous l’égide de mon père
Dans une aube grise je quittai la hutte le cœur lourd de regrets.



Malkarsh

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