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[Bg] Une vie rêvée.

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Message  Jhaëlyna Dim 5 Juin - 0:43

L'apprenti.
Lorsque les idéaux s'effritent …

La porte fermée dans son dos, Athem pèse fortement contre. Geste dérisoire pour mettre un obstacle infranchissable entre lui et cette journée. D'une main il bloque la poignée, de l'autre il se saisit d'une vieille chaise bancale qu'il vient coincer dessous. Reculant de quelques pas il observe son œuvre. Sur son visage juvénile se dessine une expression où se mêlent une ironique désillusion et le soulagement.
Il ne viendra pas jusqu'ici, il le sait mais néanmoins cela le réconforte de savoir l'entrée close. Non que sa conscience ne soit restée de l'autre côté. Mais lorsqu'on perd ses idéaux la moindre broutille permettant de s'y raccrocher brièvement est une bénédiction.

Plus calme à présent, il prend le temps d'étudier la petite pièce qu'il n'a qu'entraperçue que dans l'après midi au moment d'y déposer son maigre balluchon. Un petit lit en bois au matelas de paille dans l'angle du fond. Une grosse armoire aux portes de guingois accotée au mur nord et sous la lucarne, au mur ouest, une table d'écriture et un tabouret. Le tout recouvert d'une couche de poussière prouvant que nul n'avait séjourné en cette chambre durant longtemps. Lentement, il s'approche du lit ou trône son sac, il ouvre et commence à sortir ses affaires. Quelques chemises, deux pantalons, un petit traité sur « l'étude des réactions sensoriels sur des sujets à l'esprit troublé par divers affections », des parchemins de médiocres qualités......
Tout en déballant ses effets son regard se perd dans la lueur d'or sanguine diffusée au travers de la vitre sale. L'aura pourprée du soleil couchant nimbe le monde d'un voile magnifique, subtil mélange de pureté et de déchéance. Il se penche pour mieux voir. Au flanc du coteau, un paysan mène son attelage vers une ferme, les enfants courent répondant à l'appel de leurs mères qui les attendent sur le perron de leur maison. Tout est si calme dans cette fin de jour, et pourtant l'éclat rougeoyant de l'astre mourant entache le bonheur de l'instant de la noirceur d'un avenir moins riant. Ce monde porte en lui sa propre destruction.

- Hey !!!

Le bruit de l'encrier venant se briser sur le sol, le prend par surprise le faisant sursauter.

*Un bref moment d'inattention et voilà …. *

Vivement il attrape une fiole vide dans son nécessaire d'alchimie et il se baisse tentant de sauver ce qu'il peut. A l'aide d'une feuille, il pousse le liquide bleuté vers le récipient. Brusquement une douleur vive lui vrille l'index. De la plaie ouverte par un morceau de verre s'écoulent les premières gouttes de sang s'écrasant et se liant au bleu de l'encre. La sensation d'un sombre présage lui tombe brusquement dessus tandis qu'immobile à présent, il contemple les deux fluides s'unir et se transformer.
Son doigt malhabilement pansé par un morceau de tissu. La tâche maculant le sol camouflé par un vieux tapis usé jusqu'à la corde à la teinte indéfinissable. Le voilà assis, sur la table quelques feuillets, une plume, et la fiole contenant un fond d'encre à la texture plus dense, à la couleur d'un violet bleuté. D'une main rendue maladroite par le pansement improvisé, il allume la chandelle et dans la pénombre croissante d'une nuit naissante, sa plume se met à crisser sur le papier.


[Le document que vous tenez entre vos mains est tout ce qu'il reste pouvant nous éclairer sur les étranges évènements survenus dans le petit village d'Emalus situé au nord des plaines de Libremarche. Il s'agit du journal tenu par l'apprenti du Dr Marsal Darsan.]

Je me nomme Athem Kelal, je viens d'avoir 19ans. Je n'avais jamais songé à écrire un journal avant ce jour. Je viens d'arriver auprès de mon nouveau maître pour parfaire mon apprentissage. Une semaine encore j'étais un étudiant, je vivais à Méridian. Quelques jours de passés et j'ai l'impression que tout cela fut la vie d'un autre. Pourtant tout semblait si prometteur. Toutefois j'aurai pu me douter de quelque chose rien qu'à la façon dont mes professeurs prononçaient le nom de mon nouveau mentor. Non qu'ils en disaient du mal, mais plus qu'un discours leur gestuelle en exprimait tout autant. Un pincement de lèvres, un poing qui se sert.....
Naïf je mis cela sur le compte de la jalousie entre chercheur. Mais je m'égare. Si j'écris ce journal, c'est pour laisser une trace de ce que j'étais ….de ce que je suis encore. Ne vous trompez pas mon maitre n'est pas un monstre à proprement parler. Disons ….non le mieux est que je retranscrive exactement ce qu'il se passe. Oui … l'analyse et le jugement viendront plus tard … peut-être par d'autres.

Le voyage depuis Méridian jusqu'ici a pris plusieurs jours. Je n'ai jamais aimé l'aventure et ma chevauchée ne me laissera qu'un vague souvenir de mal aux cuisses et au dos. Je suis arrivé en milieu d'après midi, ce jour. Le village en lui même n'a rien de différent de tous les autres villages. Quelques maisons, une auberge, quelques échoppes, une grand'rue. A cette heure, la plupart des habitants sont aux champs ou à la pêche. Je laissais avec plaisir mon cheval à l'écurie avant de remonter vers le nord. D'après les indications du garçon, la demeure de Maitre Darsan, se trouve à l'orée du bourg, limitrophe avec le bois.

- Vous pouvez pas la manquer, m'sieur. Pour sur.

Je n'ai compris qu'en voyant l'habitation de mon mentor l'hilarité grinçante du bonhomme. Il faut dire que bien que d'apparence modeste, les bâtisses du petit hameau sont toutes impeccablement entretenues. Les murs recouverts de chaux fraiches, les jardinets agréablement proprets et fleurissant. Rien à voir avec la vieille bicoque branlante au jardin empli de mauvaises herbes s'offrant à ma contemplation. Le portillon cassé par l'usure, je dus sauter par dessus la clôture. Une grosse porte en bois vermoulue entrouverte barrait l'entrée, après avoir frappé plusieurs fois sans obtenir de réponse, je me décidais à la pousser dans un grincement strident et à pénétrer dans ce qui allait devenir mon habitation pour les prochaines années.
La première pièce, la cuisine se révéla être dans un désordre indéfinissable, des plats, des récipients divers, des piles de livres et de fioles recouvraient le moindre espace libre. Une odeur de moisissure se dégageait des amas empilés. Une sorte d'angoisse commença à m’étreindre l'âme

- Dr Darsan …. je suis votre nouvel apprenti !!!! Hého !!! il y a quelqu'un !!!


- Venez je suis en bas …

La voix grave m'indiqua vaguement la route, il me fallu toutefois un bon moment pour trouver l'escalier me permettant d'accéder au laboratoire. Arrivée au bas des marches, je restais un moment surpris du spectacle s'offrant à ma vue. Alors qu'à l'étage s'étalait le chaos, ici tout était ordre. Sur une grande table diverses fioles contenant des liquides aux différentes nuances certaines sur des réchauds, d'autres posées à même le bois. Chacune soigneusement alignées dans un parfait axe géométrique. Un étrange parfum aux effluves chimiques flottait dans l'air. Les murs tapissés de livres donnaient au lieu une atmosphère ouaté et studieuse. Au centre un étrange appareil de forme oblongue. D'où j'étais je ne pouvais distinguer exactement de quoi il en retournait.
Le professeur Darsan se tenait devant la machine avec un calepin à la main et prenait semble t'il des notes.

- Donc vous êtes mon étudiant... bien allez vous mettre dans le coin près de la table, et tenez vous tranquille.

Je profitais de ce moment de calme pour étudier mon mentor. Grand et maigre, des cheveux bruns coupés cours légèrement grisonnant, un teint mat mais ce qui m'a le plus marqué fut son regard froid et déterminé. Des yeux d'un bleu pâles sans l'once d'une émotion.

- Je présume que mes « collègues » ne vous ont pas à proprement parlé de mon travail.

Un sourire narquois marquant les traits de son visage. Il ne me laissa nullement le temps de répondre.

- Non je me doute que non. Nous sommes en guerre, mon petit, une guerre sans pitié nous mettant face à deux ennemis aussi implacables l'un que l'autre. D'un côté les Gardiens et de l'autre Régulos et sa cours. Et nous devons vaincre. Et pour cela nous devons employer tous les moyens et ressources à notre dispositions. Comprenez vous ?

Se penchant brusquement vers moi, il braqua son attention, ses yeux se rivant au mien. Je crois n'avoir jamais eu aussi peur. Cet homme ….j'en frissonne encore.
Pour en finir au plus vite je hochais la tête à ses dires.

- Bien. Parfait. Comme vous le savez, nos chercheurs travaillent à ramener des âmes du passé pour sauver notre présent. Mais cela ne suffit pas … cela prend trop de temps. Ramener certes des guerriers peut-être utiles mais quel besoin de ramener tout le monde. Non … il suffit de trouver le moyen de communiquer directement avec les esprits des défunts. Nous pourrons soutirer le savoir à la source sans dépenser tant d’énergie à les faire tous revenir. D'autant plus que notre taux de réussite actuelle est plutôt proche du néant. Nous devrions ramener que ceux ayant vraiment une utilité pour assurer notre victoire.

Je dois dire que bien qu'il me fasse peur, ses idées me plaisent … oui. Mais c'est le moyen par lequel il veut y parvenir …. je m'égare. Il faut que je reste le plus proche de la vérité possible. Il m'a donc expliqué sa théorie.

- Voyez vous jeune Eth. Les âmes de nos défunts ne disparaissent pas, elles convergent vers le fleuves des âmes. Alors imaginons pouvoir libérer une âme de son entrave corporelle mais sans que cette dernière ne soit détruite. Maintenant le lien entre les deux... ouvrir une brèche nous permettant d’accéder au royaume des esprits.
Nous savons que dans certains cas des gens tombent dans un sommeil profond. Ceux qui en ressortent parlent d'un passage vers un ailleurs qu'ils n'ont pu franchir. Alors en partant de ce principe. Il suffirait de plonger une personne dans un tel sommeil de l'y maintenir, le temps que son esprit s'évade.


Plus il parlait plus l'exaltation perçait dans son intonation et tandis qu'il finissait sa phrase, il pivota vivement pour me désigner le sarcophage au centre de la salle.

- Elle y est … oui elle est fin prête. Trois années que je travaille dessus. Elle est au point... plus réellement vivante mais pas encore morte, Ma clef … le sésame qui va nous ouvrir les portes de l'inconnu....

Tout en soliloquant, il m’attrapa violemment par le bras et m'attira vers l'engin. Troublante et horrible vision … jamais je n'oublierai ce premier contact avec … Elle. Le .. la machine toute en longueur fait la taille d'un homme adulte. Le bas est en métal, le couvercle se compose d'une matière épaisse et transparente. A l'intérieur … baignant dans une liquide vert pâle repose une enfant. Une Kélari … 7 ou 8 ans tout au plus. Elle flotte dans cette cuve. Des fils, la reliant au mécanisme, sont plantés à la base de sa nuque, et à plusieurs autres emplacement de son corps filiforme.

- J'ai essayé avec d'autres races … que des échecs... mais celle là semble résister. Elle sera ma réussite... Trois années à présent qu'elle dort …Cela doit tenir au fait que les Kélaris plus que tout autres races ont développés des liens particuliers avec les esprits et les puissances occultes de ce monde.

- Qui est-elle ?

Je n'ai pas reconnu ma voix tellement elle tremblait, hésitante et apeurée.
Pour la première fois, une émotion se dessina sur les traits du professeur. Peut-être de la surprise ou juste de l'agacement allez savoir.

- Qu'est ce que j'en sais … une rescapée d'un naufrage parmi tant d'autres. Ils sont nombreux à avoir péris avant d'atteindre nos côtes. Un des villageois l'a trouvé flottant dans les bras d'une Kélari noyée. Cela doit remonter à 7 ans à présent. Personne ne voulait la recueillir … alors je l'ai prise … de toute manière elle serait morte. Ici elle est ne manque de rien. Son corps est bien traité, nourri. Et elle œuvre pour le bien de notre survie.
Enfin … elle prête à présent. Et c'est là où vous allez entez en œuvre.


Il me désigne un casque lui aussi relié lui à l'appareil.

- Voyez vous .. il faut quelqu'un pour ouvrir la porte. Une clef ne peut agir sans qu'une main ferme ne lui impulse un mouvement. Et cela va être votre tâche, la guidez afin qu'elle ouvre la voie.

Cela fut tout pour cette journée, il me renvoya me conseillant de prendre du repos. Demain commencera l'expérience … celle qui fera de moi un monstre. Avant de me chasser il a du sentir mon trouble car il m'a empoigné fermement aux épaules et m'a susurré ces quelques mots.

- N'oublies jamais, petit, nos ennemis n'auront aucune pitié pour nous. Nous devons être fort et aller au delà des simples principes moraux. La fin justifie les moyens.



~ Dans une salle aux parois de basalte, elle frémit et laisse s'échapper la balle qu'elle tient. Le bruit de l'impact sur le sol de pierre se répercute et raisonne comme le clappement d'une arme. Plusieurs rebonds, plusieurs coups sonores, et alors que l'objet s'immobilise le claquement lui vibre encore dans les airs. Elle lève son visage vers les cieux, l'angoisse l'étreignant …. Il vient !!!! ~

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