[BG] Aldorys

Larme

Une petite zone de calme s’était dessinée au milieu du champ de bataille, alors que les soldats tombaient quasiment tous en même temps. A bout de forces, Aldorys tomba à genoux, haletante, au milieu de son équipe… de son ancienne équipe.

Comment était-ce arrivé ? Comment un homme avait pu s’abaisser à pactiser avec Le Destructeur ? Alors que le groupe de soldats dont elle avait la charge se frayait un chemin à travers les forces alliées, les morts s’étaient relevés soudainement et avaient pris le dessus instantanément. En l’espace de quelques secondes, l’équipe d’Aldorys n’était plus, et l’escouade de soldats squelettes était passé au groupe suivant, sans même remarquer l’Elfe désemparée. Peut-être n’y avaient-ils pas fait attention, ou peut-être était-ce une forme de sadisme des créatures de Regulos.

Elle regarda autour d’elle d’un regard rendu hagard par la fatigue. Elle regarda les soldats allongés au sol, les soldats qui avaient confiance en elle, mettaient volontiers leur vie entre ses mains. Son regard s’arrêta sur chacun de ses compagnons, comme implorant pardon à chacun d’eux.
Elle remarqua un bout de papier dans les poches d’un de ses soldats bardes, et le pris. On pouvait y lire :

Le traitre Aedraxis assoiffé de sang,
Sur son trône de Mort, tue ses propres frères,
Envoie ses propres fils six pieds sous la terre.
Ils remontent alors, servir le roi dément.

Mais pas d’hésitation contre nos ennemis,
Car, sans aucun répit, Aldorys nous soigne,
Panse profondes plaies, fractures et esprit,
Apportera la paix sans que Mort nous empoigne.

Non, pas d’hésitation contre nos ennemis,
Victorieux nous sommes, Tant que vit Al...

La fin de l’esquisse était illisible, tâchée de sang et de boue.
« Pas cette fois », pensa-t-elle.

Le texte devint trouble à mesure que ses yeux s’embuèrent. Aldorys leva les yeux au ciel, et demanda pardon aux Dieux qu’elle servait. Deux flèches se fichèrent dans son torse et mirent fin à son combat une bonne fois pour toutes.
Une larme sauta de son œil et tomba au sol en même temps que l’elfe, rejoint quelques secondes plus tard par la chanson du barde.