[BG] Sualava

[hrp] Ce background est co-écrit avec Kilika qui me donne la réplique. Il va se poursuivre donc un temps, jusqu'à ce que Sualava entre à la Milice Pourpre. Mais cela pose le personnage, que je ne jouerai qu'assez peu (c'est ma reroll renégate et clerc, et je préfère rp avec ma naine :p). Merci ! [/hrp]


Au loin, très au loin, derrière les montagnes, les derniers rayons solaires s'étirent langoureusement au travers d'un ciel printanier qui se sépare avec difficulté des grisailles d'un hiver rigoureux, sans pour autant réussir à percer les ténèbres déjà répandues en contrebas, dans la vallée que surplombe Méridian. L'heure n'est pourtant pas encore tardive mais déjà les premières étoiles parsèment le plafond du monde, du moins celles qu'on réussirait à deviner plus qu'à apercevoir au travers des nombreux nuages gonflés et prêts à craquer.

L'air est humide... Les odeurs sont vivaces, malgré un brouillard qui n'a pas attendu que l'astre abdique son droit de présence en ces terres pour les envahir, et le sol, gorgé de pluie des derniers jours, soupire par endroits, laissant transparaître ici et là des senteurs qu'on souhaiterait plus présentes, plus flagrantes.
Près du gros chêne, là bas, à quelques mètres, une fleur dont le pollen ne réussira sûrement jamais à être transporté par le moindre insecte, tellement elle aura été lavée et ruinée par les gouttes grossières et sans vergogne. Pourtant, la nature s'accroche, et la beauté des pétales reste admirable. Le végétal, qui sait pourtant que son unique fleur n'est plus féconde, maintient comme par fierté ses couleurs. Tout butineur se serait rué vers de si alléchantes promesses. Hélas, mêmes ces derniers préfèrent encore patienter, n'appréciant que très moyennement de devoir esquiver les boulets de canons aqueux capables de les clouer au sol pendant de longues secondes où les prédateurs n’attendraient que cet instant pour se nourrir.

Plus proche, et sur la droite, un arbre dont l'écorce est abimée et dont la sève s'échappe pour colmater la blessure. Un phacochère très sûrement, à voir les traces laissée au sol et à l'impact des cornes nettement reconnaissable. Une sève sucrée, à l'odeur enivrante... Demain, si le soleil se montre, plusieurs insectes viendront se repaître ici, quitte à ralentir la guérison de leur hôte.


Les sons environnants sont calmes, courants, habituels... Quelques bruissements de feuillages, quelques souffles de vent puissants, des impacts de gouttes tombant par terre, chassée des frondaisons par ces derniers. Les animaux, eux, sont silencieux. Bientôt, les nocturnes prendront le relai sur les diurnes et la nature reprendra à nouveau ses droits.
Pour l'instant, en réalité, les seuls témoignages de vie alentours restent ces voix... Des voix nombreuses, qui viennent de loin, de là où les gens se rassemblent dans des espèces de cages en pierre. Des villages, si elle a bon souvenir. C'est ainsi qu'on appelle ces lieux étranges où tous semblent vouloir habiter.

Sualava n'aime pas cette idée... Sualava n'aime pas les humains... Et donc Sualava fuit les villages...
Il faut dire que pour son retour à la vie, le destin n'a pas été des plus tendres avec elle.
Déjà passablement associable de son vivant, mais pourtant fière druide (et un peu chamane sur les bords) aux talents supérieurs à la moyenne, elle était revenue d'entre les morts seule, loin de tous, perdue en pleine forêt.
D'ailleurs, elle avait dû se sortir de terre par la seule force de ses mains, une expérience qui n'aurait laissé indifférent qu'une poignée de fous se prétendant courageux...
Pourquoi est-ce qu'on l'avait tirée ainsi d’outre-tombe ? Et qui l'avait fait ? Les Veilleurs, ces dieux qui ne répondaient jamais présents quand on les priait et qui intervenaient dans votre vie exactement lorsque vous auriez préféré qu'ils s'abstiennent ? Un savant fou qui a réussi à localiser sa tombe rudimentaire loin de tout sentier praticable ?
Quoi qu'il en soit, celui qui lui avait fait ce tour pendard s'était abstenu de lui expliquer pourquoi elle devait ré-arpenter ce monde. Pourtant, la mort avait ses avantages... Plus de soucis, plus de douleurs, plus de craintes, plus de risques d'être jugée, mal comprise, considérée comme une bête sauvage...

Et là, voilà que son corps ruisselait à son tour, exhumait une légère odeur de transpiration perçant sous l'eau de pluie...

Vivante... A quoi bon ?

Sualava bondit du talus d'où elle observait ce qui l'entourait et, en une posture sauvage, attendit un instant au pied d'un grand arbre. Les voix se rapprochaient dangereusement d'elle... Mauvais ! Sualava ne souhaitait pas renouer contact avec les bipèdes, ces créatures soit disant intelligentes ! Trop de sombres souvenirs confus qu'elle ne réussissait pas bien à discerner la poussait à fuir.


Alors la Bahmie commença à courir, courir, sans réfléchir, dans la direction opposée des voix. Son corps athlétique et musculeux n'avait rien perdu de sa force d’antan, ni de sa souplesse. Agile comme une tigresse, forte comme une ours, sociable comme une louve bannie de toute meute...

Non ! Les bipèdes ne l'auront pas vivante ! De plus, Sualava a repéré des étrangers aux odeurs des plus désagréables qui rôdent ces derniers temps ! Des étrangers qui attirent la pluie ! Ce sont eux, les responsables de cette moiteur qui n'en finit pas ! Eux, les responsable de l'infertilité de cette pauvre fleur !
Sualava n'aime pas qu'on fasse du mal à la Nature ! Sualava va expliquer à ces créatures étranges venant d'un autre monde qu'elle n'aime pas qu'on décide du temps qu'il fait !

Un regard à droite... Rien à signaler... Un regard à gauche ? Rien à signaler... Bon, hop, faut avancer !
Hop ! Vingt centimètres parcouru d'un bond ! Hop ! Quarante de plus d'un coup, pour trôner sur une racine.
Un regard à droite... Rien à signaler... Un regard à gauche ? Rien à signaler... Bon, faut avancer !
Et hop, encore quelques mètres parcourus de plusieurs sauts gracieux.
Il fallait en profiter ! Bientôt, les prédateurs nocturnes partiraient en chasse ! Il lui fallait rapidement rejoindre sa planque dans le creux d'un arbre mort s'il voulait passer la nuit. Ce serait bête de mourir à cause de sa gourmandise qui l'avait attiré à grignoter ce gland fantastiquement juteux à quelques arbres de là !

Eeeeek ! Fuyons ! Hop ! Hop ! Hop ! C'est grand, c'est gros, ça court plus vite que moi ! Naaaan, j'veux pas mourir ! Ah ! Hop ! Hop ! Hop ! Un trou, là ! Hop ! Hop ! Hop ! J'y suis presque ! Hop ! Hop ! Yaaaaaah !


L'écureuil paniqué se planta la tête la première sous une branche recouverte de fougères et lycens, créant une sorte de petite grotte à l'échelle de l'animal. Mais déjà, la raison de sa terreur était loin, ne laissant derrière elle que quelques rares empreintes très espacées les unes des autres.

Sualava était rapide... Courir dans les bois, ça avait toujours été son sport favori ! Quand ce n'était pas une question de survie...
Elle aimait de plus voir les animaux s'écarter autour d'elle, certains prenant peur plus à cause de la surprise que parce qu'elle aurait pu les blesser. Car Sualava ne pouvait pas faire de mal aux animaux. C'était impossible... Toute son âme aurait hurlé à la mort si jamais un geste malheureux avait pu mettre en danger un être des forêts.
Là, elle venait d'apercevoir, par exemple, un petit animal effarouché bondir sous un chêne majestueux, un reste de gland collé contre le torse tel un butin à protéger à tout prix.

"Tu as raison de te cacher, petit être... Les chasseurs sont déjà de sortie... Reste bien à l'abri" pensa-t-elle, faisant autant allusion à la chouette qui tournait déjà sa tête dans tous les sens, lentement, telle une tourelle de technologie renégate cherchant sa cible qu'à elle-même.


Dans sa main droite, une branche noueuse, solide, capable de résister aux futurs coups qu'elle se sentait l'envie de donner. Ça ne vaudrait pas une arme traditionnelle, certes, mais les vingt kilos de bois et d'échardes suffiraient largement à faire décoller une boîte crânienne loin des cervicales d'un abyssal !

Nue... Et à vrai dire, cela se voyait à peine, tellement elle était sale. La pluie, la boue, la terre qui ne l'avait pas encore quittée depuis la sortie de sa tombe... Ses cheveux hirsutes étaient plaqués en grosse mèches aux couleurs peu engageantes et des rigoles d'eau noirâtre couraient le long de son corps musculeux.

Oui... Cette nuit, même si elle ne savait toujours pas pourquoi on l'avait rappelée, elle allait à nouveau défendre son monde ! Les envahisseurs planaires retourneront dans leur faille fissa !


Sualava fit quelques moulinets avec la branche, testant son équilibrage. La Nature était avec elle, ce soir... Son arme improvisée sera parfaite !





Les créatures étaient nouvelles en ces terres... Des espèces de... Crustacés bipèdes, avec des pinces énormes en lieu et place de mains, et des yeux globuleux sombres à vous glacer le sang...
Au dessus d'eux, le ciel était déchiré par des tentacules d'une sorte de poulpe monstrueux se balançant comme s'ils cherchaient à s’agripper au sol de Télara, de la tracter plus proche de la faille...
Pour l'instant, les "monstres" regardaient ailleurs, semblant comme prier les nuages qui continuaient de s'amonceler...
Raaah ! La pluie, c'est horrible ! Il faut que ça cesse !

Sans attendre davantage, sûre de sa force et, de toute manière, se moquant bien de prendre des coups ou risquer sa vie - après tout, elle était morte déjà une fois ! - la Bahmie détendit ses jambes, se précipitant ainsi d'un saut titanesque au centre de la clairière inondée. En guise de salutations, elle en profita pour placer un revers énergique juste après son atterrissage. Un des crustacés n'eut le temps que de se demander ce qu'était ce truc gigantesque aux formes disproportionnées le recouvrir de son ombre. Car avant qu'il n'ait pu se demander si c'était une créature intelligente et dangereuse, sa mâchoire avait déjà quitté le plan de Télara, mais sans lui.
La douleur vrilla son petit crâne et l'inconscience arriva à point nommé, lui évitant d'apercevoir le deuxième coup qui se profilait et visait son sternum.

Le bruit de la chitine brisée fit sursauter les envahisseurs restants qui, dans la seconde, se retournèrent tous vers l'intruse.



"Et d'un ! Reste... euh..." Sualava n'était pas douée pour compter sans ses doigts...
"Un de moins ! C'est tout ce qui compte ! Au suivant !"
Elle se releva félinement, dénouant son corps ramassé dans une posture de combat. Bien que petite chez les femelles de son peuple, elle surplombait le champ de bataille de plusieurs têtes.

[hrp] Kilika + Garreth [/hrp]

Meershk sentait pour la première fois se que ça faisait de vivre dans le monde émergé, sentir la caresse du vent sur sa carapace et avoir les pattes plongées dans la boue, c'était une expérience horrible pour lui ! Le pauvre profond ne souhaitait qu'une chose : que son maître transforme ces terres en royaume aquatique comme promis et c'est dans cette pensée qu'il leva ses pinces vers le ciel en signe de dévotion, priant pour un changement. Dans un sens son vœu fut exaucé car une forme gigantesque lui apparu pour lui disloquer la mâchoire avant d'entendre la carapace de son torse se briser sans trop comprendre se qu'il lui arrivait et alors qu'il était à terre, la tête à moitié plongé dans la boue, il eut une pensée pour Naasha, sa douce et tendre puis il s’éteignit.

La Bhamie avait fait son effet et le reste des profonds commencèrent à siffler et à vociférer de colère, tous hurlèrent la perte de leur ami Meershk et recommandèrent son âme à Akylios puis l'un d'eux bondit en poussant un rugissement terrifiant (selon les critères profonds) avant de charger maladroitement vers Sualava les deux pinces pointés vers en sa direction. Ses compagnons semblaient l'acclamer comme leur champion alors qu'il entamait sa course effrénée pour sa vengeance mais alors qu'il s'était mis à faire son ultime saut qu'il fut foudroyé et qu'il tomba raide et exaltant un délicieux fumet aux pieds de la bhami.

-J'espère que vous aimez votre ami grillé, petits profonds.

La voix douce et sensuelle provenait d'une Kelari vêtue d'une longue robe marquée d'un rouge profond, son index dressé vers l'endroit ou l'éclair était tombé, elle tenait dans son autre main un bâton de mage mais aussi une bannière qu'elle enfonça dans le sol avec autant de rapidité que de grâce. La bannière était marqué d'un symbole qui se mit à rayonné comme emplit de magie. La Kelari fit un pas un avant et son ami apparu, un homme gigantesque enfermé dans une armure, un monstre d'acier, Gareth.


Ils buvaient ensemble une bonne pinte quand Kilika se redressa brusquement en mentionnant la présence d'une faille en Libremarche et elle disparut en emportant une bannière de ralliement avec elle. En tant qu'intendant, Gareth savait très bien se qu'il devait faire et il activa le communicateur principal de la caserne afin de contacter les miliciens disponible de la présence d'une faille potentiellement dangereuse près de Méridian et qu'ils devaient se préparer pour une téléportation sous peu. Cependant les seules à portée de téléporation étaient occupé par leurs propres combats : Djuaï affrontait une niché de la cours éternelle établit dans les gorges et Kramer était en prise avec un gigantesque sylvain au bois meurtrie. Gareth grogna par frustration et coupa le communicateur. Il connaissait les capacités de Kilika, elle pouvait s'en sortir néanmoins elle avait pris une bannière avec elle, ça signifiait qu'elle demandait de l'aide. Gareth prit sortie alors un parchemin son sac, ce bout de papier était marqué du même symbole que la bannière, le parchemin se mit alors à se consommer et Gareth disparu dans un éclat de lumière pour réapparaitre derrière la Kelari.

-Désolé, je n'ai trouvé personne alors c'est moi qui viens.

Il sortit son épée et se mit en position, défiant les profonds d'approcher. L'un d'eux eut juste le temps de faire un pas avant de se faire éviscéré par Gareth qui avait décri un arc de cercle avec son arme, un autre tenta de le prendre à revers mais le puissant intendant le renversa à l'aide d'un coups de pied et lui écrasa la cage thoracique dans le même mouvement. Ce n'était pas des crevettes qui allait avoir un vétéran de nombreuses guerre.

Bon ! Sa masse improvisée avait tenu le choc ! Elle l'avait enfoncée d'estoc vers le plexus solaire de la créature et c'était la chitine de cette dernière qui avait cédé en premier, seuls quelques éclats de bois se détachant à l'extrémité. Elle n'avait donc pas trop perdu la main, que ce soit dans le mouvement ou dans ce qu'elle appelait sa "magie".

Sualava fit un pas en arrière, évaluant la situation rapidement. Sa victime gisait au sol et les autres Profonds l'observaient maintenant avec fureur, souhaitant visiblement défendre chèrement le petit bout de Télara qu'ils étaient venus envahir. Dans sa main gauche, la branche, réel morceau d'arbre, se balançait mollement de haut en bas, comme s'il ne pesait rien. Or, quiconque connaissait un peu cette matière organique aurait rapidement remarqué que l'essence qu'elle tenait figurait parmi les plus denses existantes...
Un halo azuré entourait d'ailleurs le corps de la Bahmie, de même que la pointe de son arme brillait d'une lumière étrange et changeante.
Prenant une inspiration, elle posa très lourdement un pied en avant, faisant gicler de la boue autour d'elle, et fixa d'un regard meurtrier ses adversaires. Qu'ils viennent, elle était prête ! Et cette fois, elle ne se laisserait pas abattre bêtement !

Un des crustacés un peu plus grands que ses congénères couina d'une manière ridicule - mais il fallait admettre qu'il semblait y mettre beaucoup du sien pour paraître plus effrayant qu'il ne l'était - puis s'élança vers elle, bondissant maladroitement d'une patte sur l'autre.

Tu me charges, petite chose ? Tu te rends compte que j'aurais le temps de me faire infuser une tisane le temps que tu arrives à portée ?
Sualava haussa un sourcil, regardant son nouvel ennemi d'un air narquois.
Bah ! Un défi est un défi ! pensa-t-elle, plaçant sa main droite sur son arme.


Tout à coup, une chose surprenante se produisit. Un bruit violent, une décharge d'électricité statique qui firent se hérisser tous les poils de la peau de Sualava, et le Profond qui s'étala à ses pieds, rôti jusqu'à la moelle, sa carapace tournant à une couleur brun rougeâtre.

Danger ! Ennemi ! Pas vu l'attaque !

La Bahmie fit volteface d'un bloc, faisant voler à nouveau l'eau boueuse sous ses pieds... Et aperçut une Kelarie au bras tendu dans la direction où se trouvait la pauvre créature il y a quelques secondes encore.

Un piège ! Je ne l'ai pas sentie arriver ! Contre le vent ! Pas d'odeur ! Danger ! Fuir !

La Bahmie lançait des regards affolés en tous sens, ayant visiblement oublié qu'elle tournait le dos aux envahisseurs planaires. Eux n'avaient pas oublié... Et avaient bien repéré une occasion en or de se venger !

Tous chargèrent ensemble, sans un bruit cette fois ! Le cri de guerre de leur précédent champion, vite étouffé par une décharge d'énergie magique, leur avait appris que la discrétion pouvait s'avérer utile.

Seulement... Lorsqu'un colosse en armure débaroula sur le champ de bataille, comme sorti d'une bannière plantée il y a peu par la magicienne, cela refroidit sacrément leurs ardeurs...
L'un d'entre eux n'eut pas le temps de comprendre qu'il était déjà fauché par l'arme du vétéran.

Changement de plan ! Les Profonds tentèrent le tout pour le tout et lancèrent une offensive de la dernière chance, bondissant en tous sens. Un autre fut cueilli par le pied tendu du nouvel arrivé, et à nouveau le son d'une carapace qui cède se fit entendre alentours.



Un autre ennemi ! Pas vu arriver non plus ! J'fais quoi ? Où fuir ? L'eau m’alourdit...
Sualava continuait d'hésiter, les pieds enfoncés totalement dans la vase du fait qu'elle était restée trop longtemps sans bouger.
Fuir ! Fuir ! Fuir !
Ses jambes refusaient de bouger...
Non ! Pas comme ça ! Les bipèdes ne l'auront pas une deuxième fois !

La Bahmie poussa un hurlement rageur et fit un arc de cercle devant elle avec sa branche, créant une énième gerbe d'eau.

Qu'ils viennent ! Elle était prête ! Enfin... Elle l'espérait...

[hrp] Kilika [/hrp]

Kilika avait remarqué la Bhamie bien avant qu'elle foudroie le profond, en fait c'est sa présence qui l'avait fait agir de façon précipité. Au début elle pensait faire équipe avec elle car elle avait tout de même réussi à tuer un profond d'un coup avec une arme improvisée mais sa réaction face à elle et à Garreth lui fit dire que finalement ce n'est pas une solution et qu'il fallait l'écarter un moment : la faille restait sa seule priorité.

La Kelari fit claquer son bâton dans la terre boueuse, le sol répondit par un tremblement suivit d'un rugissement aux pieds de Sualava, des morceaux de cristaux, de roches et de schistes furent vomis des entrailles de la terre pour enchevêtrer solidement la Bhamie. Kilika tourna la tête vers elle et lui adressa un regard doux.

-Reste à l'écart s'il te plait.

Son expression changea alors qu'elle se tourna vers les profonds et d'un geste elle envoya valdinguer de nouveau un profond à l'aide d'une flèche minérale avant de bondir en avant pour cracher un torrent de flammes sur les derniers profonds restant. L'odeur du profond carbonisé emplissait ses poumons, une expérience désagréable mais qui n'empêcha pas de sentir le bouleversement énergétique environnant. C'est comme s'ils tombèrent dans la vide, l'air était aspiré vers un point et on pouvait voir l'espace se déformer de plus en plus comme si la réalité était tordu comme un chiffon...et là le voile se déchira pour faire place à une créature autrement plus dangereuse que les profonds : une masse gélatineuse aux formes chaotiques munit de deux pseudopode grotesque en guise de bras, un élémentaire d'eau mesurant deux fois la taille de Garreth. Kilika rajusta sa garde, prête à continuer le combat, les profonds ne lui auraient pas causer de problème mais cet élémentaire si, c'est pour ça qu'elle avait demandé du renfort.

Le colosse en armure chargeait dans sa direction, faisant voler sur son passage quelques profonds comme de vulgaires fétus de paille à coup d'épée en tout sens, et Sualava n'était vraiment pas sûre de réussir à encaisser le choc qui s'annonçait. Ses jambes restaient totalement figées, bloquées dans une posture qui ne lui permettait que peu d'équilibre et de stabilité. La vase dans laquelle elle s'était enfoncée s'avérait collante et épaisse, tellement qu'elle savait d'instinct qu'elle n'aurait pas le temps de changer de position avant que le Bahmi ne l'atteigne. C'était mauvais !
En plus, son hurlement de rage et son coup d'intimidation n'avaient strictement servi à rien, puisque ses adversaires continuaient à se battre et à s'approcher d'elle dangereusement.

Bon, réfléchissons posément un instant...
Sualava ferma les yeux l'espace de deux secondes, l'air crispée, et prit une inspiration.
Si elle faisait un gros effort, elle réussirait peut-être à rouler sur le sol et esquiver l'attaque. Par contre, vu le terrain et la pluie, elle serait alors désavantagée et à la merci des petites créatures qui sautaient dans toutes les directions. Éviter une attaque pour s'offrir à d'autres n'était pas forcément la meilleure des options. Alors que faire ?

Elle rouvrit les yeux d'un coup, ces derniers brillant d'une lueur nouvelle et ethérale. Sans le savoir consciemment, elle venait de faire appel à ses dernières ressources et les énergies environnantes avaient convergé en elle, la terre ayant un contact privilégié du fait de son enracinement. Druide elle était, avec quelques aptitudes de chaman... La terre et les esprits répondait à son appel silencieux...
Elle sentit la puissance affluer en elle sous la plante des pieds tout d'abord, puis le long de ses chevilles, ses mollets, ses genoux... Bientôt, elle serait intégralement recouverte d'un halo visible à l’œil nu tellement elle concentrait d'énergie, et pourrait alors envisager d'user de sa masse comme d'une lance pour repousser son agresseur.

Seulement voilà ! Il n'y avait pas que sa propre magie à l’œuvre !
Quand la jeune femme regarda ses jambes avec étonnement, les trouvant beaucoup plus lourdes que prévu, elle pourra un petit cri de frayeur.
Elle était recouverte de roche jusqu'à la taille ! Pas bon ! Pas normal !

Sualava jeta un regard vers la magicienne, jusqu'ici à peu près inoffensive et sage dans son coin. Cette dernière la regardait gentiment, le bâton planté fermement dans le sol où l'on pouvait voir plusieurs fissures telluriques sous l'impact. C'était elle, aucun doute là dessus ! Elle l'avait piégée !
...
Mais pourquoi ces yeux sans haine ni envie ? Et pourquoi est-ce qu'elle venait de lui adresser la parole doucement, lui ordonnant quelque chose qu'elle n'avait pas compris ?

La Bahmie regretta l'espace d'une seconde de ne plus se rappeler ce qu'étaient les mots, le langage. Elle aurait bien aimé comprendre ce que la Kelarie venait de lui dire... Peut-être que cela aurait pu expliquer ce qui allait suivre...



Quoi qu'il en soit, la mage n'avait pas attendu plus longtemps pour faire montre de ses talents ! Car à n'en pas douter, elle était loin d'être aussi inoffensive qu'elle l'avait paru au début ! En quelques secondes, elle avait carrément carbonisé les survivants qui avaient jusqu'ici réussi à éviter les attaques massives et rapides du guerrier.

Sualava, les yeux ronds et la bouche ouverte, en oublia de paniquer à l'idée d'être clouée sur place... Autour d'elle, elle sentait l'air se charger de davantage encore d'humidité et d'énergie planaire... Autre chose arrivait et allait passer par la faille qui déchirait le ciel. Quelque chose de gros et de puissant ! Quelque chose qui lui faisait peur et contre laquelle elle n'était pas sûre de pouvoir rivaliser, même en ayant toute sa motricité !

Elle voulut pousser un cri pour alerter la dame à la voix agréable, lui indiquer qu'il ne fallait pas rester ici, que la Nature elle-même hurlait contre l'envahisseur qui se formait déjà, agglutinant toute l'eau accumulée à plusieurs mètres à la ronde. Mais rien ne réussit à sortir de sa gorge.

...

Elle allait mourir à nouveau ? Encore une fois ? Est-ce qu'elle serait encore capable de se relever ? Et d'ailleurs, pourquoi était-elle debout ? La faire souffrir une fois n'avait donc pas suffit ?


Sualava leva ses yeux vers le ciel, regardant derrière la déchirure. Les nuages gris recouvraient tout et, pourtant, au loin, elle voyait une percée de quelques rayons de soleil...

Après la pluie, le beau temps...

C'était, si elle se rappelait, une des phrases préférées d'un des clients à qui elle vendait autrefois ses remèdes. Un marchand d'un village proche de son lieu de résidence qui souffrait de rhumatismes qui le prenaient dès que le temps se couvrait. Mais il gardait toujours le sourire et son optimisme. Elle l'avait beaucoup aimé...



Non ! Elle ne mourrait pas à nouveau !
La Bahmie cramponna son arme de fortune et commença à attaquer la gangue de roche qui l'enfermait avec, usant de toute sa force physique et magique pour renforcer la branche et la rendre plus efficace.
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"Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort." Et comme la Mort semble ne pas m'apprécier, je deviens plus forte à chacun de mes retours en ces terres.

[hrp] Kilika + Garreth + Kilika [/hrp]

En entendant le bruit du schiste se briser, Kilika jeta un regard abasourdi derrière elle. Sualava commençait à rompre ses liens par sa seul force. Rapidement son esprit vif lui donna le temps approximatif qui lui restait avant sa libération qui pouvait être un problème supplémentaire. Douze secondes c'est le temps qui lui restait pour abattre cet élémentaire ou du moins l'affaiblir suffisamment.
Elle hurla à Garreth de prendre l'élémentaire en tenaille alors qu'elle lâchait une multitude de fragments de pierre qui déchirèrent la monstruosité à plusieurs endroits avant de se refermer presque instantanément.





Garreth réagit au quart de tour et se mit derrière l'élémentaire comme lui avait ordonné Kilika. Cette dernière lança une volée d'éclat de pierre qui n'avait pas pour but de le blesser mais de renforcer le tranchant de son épée, c'est un sort et donc il s'en contrefichait de comment ça fonctionne mais ça fonctionnait.
Il raffermit sa poigne avant de frapper de taille l'élémentaire mais son coups ne fit que traverser la créature comme s'il n'avait pas été là. L'élémentaire fit pivoter se qui lui servait de tête pour fixer le guerrier avant de se contorsionner rapidement, Garreth sentit son corps comprimé dans son armure alors qu'un énorme tentacule aqueux le percuta violemment, envoyant par la même occasion valdinguer son heaume mais il reprit rapidement pied et se dressa de nouveau devant l'élémentaire tel un roc et c'est instantanément qu'il reparti à l'assaut de son adversaire délaissant son épée au profit de ses puissantes mains gantelées.
La créature lui envoya de nombreuses salves d'eau mais Garreth les évita soit de justesse soit il serra les dents en les encaissant et une fois arrivé à portée, il "coupa" un des pseudopodes de l'élémentaire d'une puissante charge de l'épaule et l'élémentaire répliqua en lui envoyant un puissant torrent tout droit sorti de ses entrailles mais Garreth tenait bon, il devait s'accaparer l'attention du monstre pour permettre à Kilika d'en finir...

Cinq secondes s'était écoulées.





Pendant que Garreth était malmené, Kilika rassembla ses forces pour l'assaut un ultime et fatidique assaut, elle sentit son énergie s'agiter en elle comme un fauve en cage, elle attendait le point de rupture afin de maximiser la dévastation qu'elle s’apprêtait à lâcher sur la créature. Accumuler autant d'énergie étant dangereuse pour elle mais elle se devait de le faire, le sacrifice de soit n'est rien comparé à la paix que la fermeture de cette faille peut apporté et puis c'était une élue, si elle mourrait, elle reviendrait dans ce monde...
C'est dans un hurlement de douleur qu'elle lâcha son ultime arcane : Une pluie de rocaille qui s’abattit tel un éboulement sans pitié sur l'élémentaire, le nombre de roc tombant était tel qu'il ensevelit rapidement la créature, Garreth ayant juste eu le temps de s'écarter.
Kilika s'autorisa un sourire qui disparu aussi rapidement qu'il était apparu, quelque chose clochait lorsque qu'une créature de cette taille meurt, l'énergie qu'il libère rompt la faille et la force à ce refermer d'elle-même mais la brèche était toujours ouverte.

-Non...

La roche explosa dans un rugissement semblable à une cascade qui happa Kilika de plein fouet. Le choc l'a fit voler plusieurs mètres plus loin, au pied de Sualava où elle vomit son sang et posant sa main sur ses côtes, plusieurs avaient été brisé pendant le choc, elle ne pouvait plus se relever...

Les douze secondes venaient de s'écouler.

La jeune sauvageonne continuait de taper avec ferveur et conviction sur la roche, la sentant céder petit à petit face à ses assauts. Déjà elle avait réussi à se désolidariser du sol, ses deux jambes restant encore malgré tout soudées l'une à l'autre par la gangue solidifiée.
Une question de secondes avant qu'elle ne réussisse à élargir la fissure qui apparaissait entre ses dernières, écartées lorsque le sort avait pris. Trois quatre bons gros coups, donc, et elle pourrait alors envisager de se déplacer, même si encore lourdement.

Pendant ce temps-là, en dehors de son champ de perception - Sualava était en effet encore trop animale pour réussir à se concentrer sur plus d'une chose à la fois - le guerrier bahmi et la magicienne kelarie continuaient leur combat, le premier tentant de faire diversion pendant que la seconde semblait préparer un sort.

La magie, d'ailleurs, irradiait dans l'air, à un tel point que les poils se hérissèrent sur tout le corps non recouvert de la druidesse, ce qui attira enfin son attention. Elle jeta un regard surpris à ce qu'il se passait, découvrant l'élémentaire d'eau se faisant recouvrir par une avalanche de roches surgies d'on ne sait où. Elle ouvrit de grands yeux, à la fois étonnée et paniquée. La roche était trop compacte, trop solide... Cela n'allait servir à rien contre un envahisseur du plan de l'eau... Pour lutter contre un élémentaire d'eau, il n'y avait que trois méthodes, et Sualava les connaissait pour avoir déjà eu affaire à eux : les brûler, les électrifier, ou les engloutir. Feu, électricité et terre meuble telle le sable étaient les seuls réels ennemis d'un être constitué d'eau et de rage.

Oubliant ce qu'elle faisait jusqu'alors, Sualava lança un regard désespéré à la femme qui guettait une réaction de la part de son adversaire. Elle paraissait soulagée, comme pensant avoir gagné...
La surprise et la déception furent visibles lorsque l'amas de caillasses se remit à bouger légèrement, présageant le pire.
Sualava voulut hurler de se mettre à l'abri, qu'il ne fallait pas rester ici... Mais sa langue ne se mouvait pas comme elle le souhaitait, les mots la fuyaient. Cela faisait trop longtemps qu'elle n'avait plus communiqué avec un être civilisé et sa renaissance n'avait rien arrangé à ses maigres reliquats de sociabilisation.


Elle vit très bien les rochers fuser en toutes les directions, fauchant la kelarie comme un fétu de paille que la force de l'explosion souleva et envoya voler jusqu'à elle...
Elle vit aussi le Bahmi, qui n'avait plus son casque, se prendre de plein fouet des esquilles qui se plantèrent dans son armure et dans sa mâchoire.

Non ! C'était trop bête ! Ils n'allaient pas mourir ainsi, face à un être qui ne souhaitait que détruire Télara !

L'instinct de survie prit le dessus, faisant taire la paranoïa de Sualava, et celle-ci leva les bras vers le ciel, sa masse improvisée aussi grande qu'elle pointant vers le guerrier sonné.


Elle n'avait plus le choix... Les ennemis de ses ennemis étaient des alliés de circonstance... Et la magicienne gisant à ses pieds encore scellés n'était de toute façon plus une menace.

Le premier sort de soins parti telle un éclair éblouissant vers Garreth. Un sort de soins ridicule, qui ne fit que chatouiller plus que soigner.
Un juron, du moins un grognement s'en rapprochant, fusa.
Puis le deuxième sort arriva enfin, et Garreth put enfin récupérer ses esprits (et sa belle gueule au passage). Son corps venait de reprendre force et vitalité, comme s'il venait de se lever frais et dispo après une nuit de sommeil.


"Pourvu qu'il soit aussi doué qu'il en a l'air" fut la première pensée construite de Sualava, tandis qu'elle enchainait ses prières en direction de son congénère